i have a dream

lundi oct. 24, 2011

Déjà, sorry pour le titre bien lourdaud de ce mini-post, mais c’est le seul qui me vienne à l’esprit après avoir vu à l’instant, sur Eater, les premières images d’un documentaire qui sortira d’ici 2012 aux Etats-Unis — pour une diffusion en France, il faudra attendre… jamais.

Ça s’appelle Jiro Dreams Of Sushi, et il y est donc question d’un monsieur (Jiro Ono, qui a largement l’âge d’être le grand-père de Yoko, ce qu’il n’est pas, à ma connaissance) qui rêve (dreams) de sushi (normal, il fait ça depuis des siècles et exerce aujourd’hui encore au Sukiyabashi Jiro, à Tokyo). Son nom vous dit d’ailleurs sans doute quelques chose, puisque sa renommée a atteint nos rives voilà quelques années, lorsqu’un certain guide lui accorda sa bénédiction sushi et orbi (mon quota de vannes pas drôles vient d’être atteint, mais c’est lundi matin, vous ne m’en voudrez pas, je suis dans le pâté). Si tel n’était pas le cas, la foodosphère regorge de multiples comptes-rendus, parfois follement porn — tenez, celui-ci, au hasard.

Bref, s’il y a des distributeurs qui nous feraient l’honneur d’y jeter un œil, à ce docu, voire, who knows?, à qui viendrait l’idée d’en acheter les droits, on serait tous ravis, je pense. Non?

Franchement, elle fait pas envie, cette affiche?

 

 


nom d’un bougnat!

mardi oct. 18, 2011

Alors que je glandais tranquillement ce matin (même pas vrai, j’étais en train de regarder un drolatique épisode de South Park intitulé Crème fraîche, que je vous recommande au passage chaudement), une ch’tite news est littéralement venue me couper l’appétit. Via Paris by Mouth, qui reprend cette info fracassante déjà parue sur Not drinking poison in Paris, j’apprends donc la fermeture prochaine du Petit Vendôme.

Non! Si. Nooon?!?! Ssi.

En décembre, les amis, c’en sera fini des sandwiches déments délivrés après 47 minutes de poireautage face au zinc. Plus de jambon de pays dans la baguette tiède de chez Julien, juste en face, plus de fromages qui puent, plus de saint-pourçain, nom d’un chien. Fini, nada, circulez, y’a plus rien à boire!

Bon, en fait, c’est moins grave que ça mais quand même. L’équipe en place depuis la naissance de De Gaulle est tout simplement contrainte de déménager (vers le VIIIe arrondissement, apparemment) parce qu’elle n’est pas propriétaire des murs. Dommage, parce qu’à la place de cette pure carte postale, cette vraie tronche de vie, on aura certainement droit à l’avenir à un rade aseptisé et chiant comme le quartier en compte déjà tant.

Vous savez donc ce qui vous reste à faire dans les deux mois et demi qui restent. L’adresse, pour ceux qui n’en auraient jamais entendu parler, du Petit Vendôme: 8 rue des Capucines, dans le IIe arrondissement de Paris, capitale de la France.

(Au fait, m’sieu l’président: vous ne voudriez pas passer un coup de fil à vos amis de l’Unesco? Mmh?)


les tontons ricains à Cousin

jeudi oct. 13, 2011

Pour ceux d’entre-vous qui aiment le grolleau et sont farpaitement bilingues, quelques petits liens sur l’affaire Olivier Cousin vue par nos amis d’Outre-Atlantique. Là-bas aussi, ça commence à pétitionner sec (demi-sec — fuck, j’ai pas pu m’en empêcher!) et à brailler sur le mode « mais qu’on leur foute la paix à ces vignerons! » Je ne l’aurais pas dit autrement.


c’est gonflé

mercredi oct. 12, 2011

En ce mercredi matin, je ne résiste pas au plaisir de vous présenter cette image, chipée à l’instant sur le site du Figaroscope. Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me détend.


appellation d’origine cousinée

mercredi oct. 5, 2011

Vous ne le savez peut-être pas, mais depuis plusieurs jours, la blogoglou est en émoi. Et il y a sans doute de quoi. Pensez: on veut tuer un vigneron! (Fredonnez with me, les oisillons: And I said non, non, non!)

C’est Sylvie (Augereau, camarade de boulot comme de goulot) qui m’a alerté: dans la minute, il fallait même que je signe la pétition le courrier suivant.  À adresser, mine de rien, à un procureur du coin. (Le coin, c’est quelque part dans la Loire. Vous allez comprendre.) Allez, on y va.

Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs, affirmons notre soutien à Olivier Cousin. Nous nous indignons qu’on l’accuse de nuire à son appellation. Olivier Cousin incarne une des plus belles images angevines. Sa médiatisation en est témoin. Ses pratiques culturales respectent son terroir. Le vin qui en émane le traduit sans aucune interférence et propage l’identité angevine dans le monde entier. Mieux, Olivier Cousin est un des acteurs principaux du renouveau du vignoble: il soutient activement et physiquement les jeunes installations. Enfin, il est à l’origine de la révolution du cheval de trait dans toute la Loire. Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs, apportons notre appui solidaire à Olivier Cousin et dénonçons les persécutions dont il est l’objet.

Persécutions?! Sans blague? Sans blague. À l’heure où l’on parle, il semblerait que l’angevin monsieur Cousin soit menacé d’une amende de quelque 30000€, accusé qu’il est, par les services des Fraudes, de faire du tort à l’appellation. Ah bon? Et comment ça? En inscrivant en toutes lettres sur ses cartons « Anjou Olivier Cousin ». A.O.C., donc. Trois lettres avec lesquelles, comme chacun sait, on a moyennement le droit de rire, en France. Et Olivier Cousin est en train de l’apprendre à ses dépens.

Pour la faire vite, l’administration considère qu’il y a là tromperie sur la marchandise. Cousin se prévaudrait de la « prestigieuse » appellation en la détournant — et pour lui, ce sera donc le knout. Il faut dire que l’homme fait partie de ces nombreux mohicans vignerons produisant des crus « déclassés » (« vin de table » avant, « vin de France » maintenant): à force d’être refusés ou recalés dans les dégustations d’agrément, certains se résolvent en effet à se passer de l’A.O.C. — leurs vins ne s’en vendent pas moins bien, au contraire. Mais là où ça coince, c’est que Cousin la ramène toujours un peu au lieu de faire profil bas. Et ça, les autorités jajatiques du coin l’ont apparemment en travers du gosier. D’où les petites mesquineries, les contrôles impromptus, et, pour finir, le coup de semonce des Fraudes. On voudrait le faire taire — le couler? — qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Voilà où on en est pour le moment. L’histoire est symptomatique, me semble-t-il, des relations bien compliquées entre certains vignerons et les autorités (plus ou moins) chargées de les chapeauter. Au cœur du débat, pas mal de vraies questions: qu’est-ce que la « typicité » d’un vin, comment l’a-t-on élaboré, le rapport entre le vigneron et sa terre, l’utilité des appellations, etc. De fait, deux mondes se font face et ne se comprennent pas — et dans ces cas-là, un banal petit clin d’œil humoristique comme celui d’Olivier Cousin suffit à mettre le feu aux poudres.

Comment tout cela finira-t-il? Aucune idée! Olivier Cousin se dit pour sa part prêt à un peu de castagne (il a l’habitude et a déjà pas mal donné…), mais quelque chose me dit qu’un peu de soutien ne lui ferait pas de mal: le courrier ci-dessus, vous pouvez, si ça vous dit, le signer ici. Pour ma part, je m’en vais vider quelques quilles de grolleau à sa santé et à celle de ses chevaux de trait. Et je ne vous interdis pas d’en faire autant.